Section 3 OCOM C420.01 – DÉCRIRE LES HONNEURS DE BATAILLE DES ESCADRONS CANADIENS

Les honneurs de bataille sont attribués à des unités des Forces canadiennes pour reconnaître publiquement la présence d’un escadron des Forces aériennes durant une bataille ou une campagne particulière ainsi que sa contribution. Les distinctions honorifiques comprennent à la fois les distinctions honorifiques majeures et affiliées.

Les différences de taille et de type d’engagement sont reconnues en honorant des campagnes, des opérations et des engagements distincts et les théâtres ou zones du conflit. Les honneurs de bataille majeurs sont essentiellement des distinctions honorifiques relatives à des théâtres des opérations qui se sont prolongés longtemps. Les honneurs de bataille affiliés reconnaissent des emplacements géographiques spécifiques pour lesquels des dates précises et restreintes peuvent être appliquées.

Avant la Seconde Guerre mondiale

En 1768, le Roi George III, souverain britannique, désirait honorer les batailles des régiments de l’armée. Les honneurs de bataille permettaient à l’unité d’afficher les accomplissements antérieurs en temps de guerre. Les premiers honneurs de bataille présentés à l’armée britannique ont pris naissance à Tanger de 1662 à 1680.

Cette tradition britannique s’est poursuivie pendant plus de 300 ans. Lorsqu’une colonie britannique menait en campagne sa propre armée, sa propre marine ou sa propre force aérienne, le système britannique des honneurs de bataille était adopté.

Le système de nomination et d’attribution des honneurs de bataille a commencé à être mieux structuré. Une distinction honorifique porte le nom d’une bataille. Le mot bataille signifie une altercation ou des hostilités entre forces opposées. La définition dépasse les actions individuelles pour inclure les campagnes entières contestées sur divers théâtres de guerre. Les dates des années étaient ajoutées au hasard aux honneurs de bataille mais elle a évolué dans un système de dates à année unique, sauf lorsqu’une bataille couvrait plus d’une année du calendrier ou pour la distinguer d’une autre bataille du même nom qui a eu lieu lors d’une année différente.

Le système des honneurs de bataille a été officialisé lors de la Première Guerre mondiale. En raison de la nature globale de la guerre, le ministère britannique de la Guerre a préparé une liste de plusieurs batailles auxquelles ont participé plusieurs unités partout dans l’Empire et identifié les unités éligibles à l’attribution d’une distinction honorifique appropriée. Pour décider quels régiments canadiens pourraient recevoir des honneurs de bataille, un comité des honneurs de bataille a été constitué à Ottawa, Ontario, en 1928.

À l’origine, les honneurs de bataille étaient présentés pour marquer une victoire. Ceci a changé avec le temps de sorte qu’une bataille considérée comme une défaite pouvait être reconnue. Une bataille considérée comme une défaite ou sans vainqueur ni vaincu pouvait toujours avoir un effet positif sur le déroulement global de la guerre.

La bravoure des soldats qui ont fait rage sur les plages de Dieppe n’était pas moindre que celle des soldats en Normandie. Les connaissances apprises à Dieppe ont aidé au débarquement des alliés le jour J. Les événements à Hong Kong se sont réflétés honorablement sur les unités participantes.

Seconde Guerre mondiale

La jeune Royal Air Force (RAF) a commencé à étudier les honneurs de bataille durant la Seconde Guerre mondiale et a annoncé sa première distinction honorifique en 1947. Des distinctions honorifiques ont été attribuées selon le numéro d’escadron. L’Aviation royale du Canada (ARC) a adopté les règles et les listes de la RAF en leurs apportant des changements de nom mineurs, y ajoutant trois distinctions honorifiques pour la défense territoriale du Canada. Les escadrons ne peuvent réclamer que des honneurs de bataille attribués à des escadrons aériens sous un ordre de bataille canadien.

Les escadrons qui portent un numéro de la série 400 sont identifiés en tant qu’escadrons d’outre-mer en temps de guerre. Les escadrons qui portent des numéros inférieurs sont identifiés en tant en tant qu’escadron de défense territoriale.

Si un escadron était renuméroté sans bris de service, l’escadron pouvait conserver les honneurs de bataille précédents (p. ex., le 111e Escadron a été renuméroté en 440e Escadron sans bris de service).

Tous les honneurs de bataille nationaux canadiens et leur approbation sont personnellement approuvés par la Souveraine. Contrairement aux distinctions honorifiques et aux récompenses administrées par le Directeur – Distinctions honorifiques et reconnaissances (DDHR), les honneurs de bataille et les distinctions d’unité sont traités séparément par le Quartier général de la Défense nationale (QGDN) et le Directeur – Histoire et patrimoine (DHP). À la fin d’un conflit, un comité des honneurs de bataille est constitué à Ottawa, Ontario, pour réviser les distinctions honorifiques proposées.

Une unité de combat est un escadron aérien opérationnel dont l’objectif fonctionnel est de s’approcher et de conquérir, neutraliser ou détruire l’ennemi en tant que force combattante efficace. Les unités non combattantes et les sous-unités opérant de façon indépendante, opérant en tant que partie d’une formation ou attachée ou en soutien à une unité combattante ne peuvent obtenir d’honneurs de bataille pour elles-mêmes ou leur unité d’appartenance.

Le processus d’approbation reconnaît des principes fondamentaux, y compris :

Les critères d’éligibilité reconnaissent aussi les conditions différentes sous lesquelles les escadrons aériens ont combattu. Les escadrons aériens doivent accomplir leurs missions avec un ou plusieurs de leurs aéronefs et voler simultanément en mission au-dessus d’un très vaste territoire.

Des détails supplémentaires et des décisions relatives à des cas spéciaux peuvent être obtenus auprès du QGDN et du DHP par la voie hiérarchique habituelle. Les critères antérieurs utilisés par les comités des honneurs de bataille précédents sont tenus en compte mais d’autres critères peuvent aussi être élaborés.

La Gouverneur-générale a approuvé une nouvelle récompense en 2002 qui peut être considéré si un honneur de bataille n’est pas accordé pour la proposition d’une opération dans un pays déchiré par la guerre. La Mention élogieuse du commandant en chef à l’intention des unités reconnaît un service exceptionnel d’une unité en période de conflit, exposée à des tirs directs de l’ennemi en guerre ou dans des conditions de guerre sur un théâtre d’opérations actif.

La politique canadienne concernant l’attribution d’une distinction honorifique provenant d’un pays étranger nécessite l'approbation du Canada avant qu'une telle distinction soit acceptée. Une demande doit être soumise par un chef d’état ou de gouvernement au sous-comité responsable de la politique canadienne sur les distinctions honorifiques du QGDN et du DHP par les voies diplomatiques régulières. Le port de devises et d'emblèmes est considéré à part selon les traditions et coutumes canadiennes.

Tous les honneurs de bataille sont égaux et affichés dans l’ordre auquel ils ont été obtenus. Les honneurs de bataille majeurs sont inscrits en majuscules et les honneurs de bataille affiliés sont inscrits en minuscules mais en majuscules lorsqu’ils sont peints sur les drapeaux consacrés (les étendards), les tableaux honorifiques et les postes régimentaires.

Un honneur de bataille est peint dans la langue officielle d’un escadron unilingue, en français ou en anglais. Les escadrons bilingues peignent ou inscrivent leurs honneurs de bataille dans les deux langues officielles.

Les honneurs de bataille sont peints sur les drapeaux consacrés (les étendards), les tableaux d’honneur, les tambours et les autres équipements cérémoniaux dans la séquence approuvée par les coutumes militaires et héraldiques.

Le 10 avril 1958, la Reine Élizabeth II a approuvé la remise d’étendards aux escadrons opérationnels de l’ARC qui avaient 25 ans de service continu.

Les honneurs de bataille de l’escadron sont inscrits en noir sur l’étendard. Une liste des honneurs de bataille est affichée sur les deux côtés d’une figure centrale (écusson ou insigne de l’escadron et sa devise). Les inscriptions sont placées en deux colonnes dans l’ordre de priorité en commençant en haut à gauche vues de l’avant en alternant de gauche à droite en descendant. Si une unité a reçu plusieurs honneurs, les inscriptions peuvent être affichées, vues de l’avant, en quatre colonnes dans l’ordre de priorité de gauche à droite à partir du haut. S’il y a un nombre impair d’honneurs, la dernière inscription est placée au centre sous tout emblème central ou toute devise.

Distribuer à chaque cadet les documents qui se trouvent aux annexes A et B.

Remarque. Créé par le Directeur - Cadets 3, 2009, Ottawa, Ontario, Ministère de la Défense nationale.

Figure 1  Disposition des honneurs de bataille

Les honneurs de bataille peints sur l’étendard d’un escadron aérien sont limités par le nombre d’inscriptions à afficher. Au plus huit inscriptions de la Seconde Guerre mondiale sont affichées. Les escadrons ayant reçu plus de huit distinctions honorifiques doivent d’abord sélectionner les distinctions majeures et ajouter ensuite les distinctions affiliées totalisant huit inscriptions. Pour les zones de services spéciaux (p. ex., le Golfe persique, le Kosovo et les conflits futurs), il n’y a pas de limites aux honneurs de bataille qui peuvent être affichés sur l’étendard d’un escadron aérien. Tout changement dans l’affichage des inscriptions sélectionnées doit d’abord être initié par l’escadron et approuvé par le QGDN et le DHP.

Aucune distinction honorifique ne fut attribuée à un escadron aérien canadien pour les opérations des Nations Unies — Corée 1950 à 1953.

Le brayer émis pour les étendards d’un Commandement aérien et d’un escadron aérien est minimalement peint. Les honneurs de bataille peints sur le brayer suivent la même séquence que celle d’une ceinture (écharpe) d’un tambour-major et est au frais de l’escadron.

L’équipement de la fanfare peut être peint des honneurs de bataille et des distinctions honorifiques au frais de l’escadron et doivent suivre le protocole militaire classique.

Ceinture-écharpe du tambour-major

La séquence normale des emblèmes utilisés sur la ceinture-écharpe du tambour-major est dans l’ordre suivant :

1.la couronne et le monogramme royal,

2.les armoiries du Canada,

3.le titre de l’escadron,

4.l’insigne ou l’emblème central de l’escadron,

5.les honneurs de bataille décrits à la figure 1, et

6.les emblèmes autorisés supplémentaires tels que les distinctions honorifiques.

Les peaux de tambour ne sont pas peintes. Tous les blasonnements apparaissent sur le fût du tambour.

Distribuer le document qui se trouve à l’annexe C à chaque cadet.

L’emblasonnement du fût du tambour dépend du type de tambour. La grosse caisse, la caisse claire et la caisse roulante ont deux caractéristiques de design.

Tous les tambours sont peints des armoiries complètes du Canada avec l’insigne de l’escadron au-dessous. La caisse claire, la caisse roulante et la timbale peuvent afficher un insigne d’escadron agrandi.

Les honneurs de bataille sur une grosse caisse sont affichés sous les marquages. Sur la caisse claire, la caisse roulante et la timbale, les honneurs de bataille sont affichés d’un côté ou de l’autre d’autres marquages.